Les Jeurs/Trient 7, 8, 3 (3-3)

1 original et 2 copies du XVIIIe siècle de l’acte de vente, par Michad Virimangi, de l’alpage de Catogne à plusieurs particuliers, alpage qu’il tenait acquis de l’évêque Guichard par un acte du 11 août 1373.

1390, 6 juillet. — paroisse de Martigny, in parochia Martigniaci

Acte de vente passé devant le notaire Jean Bettex de Martigny (Johannes Bettex de Martigniaco), dans la paroisse de Martigny (in parochia Martigniaci), au lieu-dit ou pissiout (loco dicto ou pissiout), dans la demeure de Michad Virimangi, par lequel Michad Virimangi (Mychado Virimangi) vend l’alpage de Catogne, qu’il tenait de l’évêque de Sion, Guichard, par un acte du 11 août 1373, à Perret Troléroz (Perreto Trolero), son fils Jean, Jeannet de Lormé (Johanete de Lormez), Pierre Chapot (Petro Chapot), Jean fils de feu Jacquemet du Feyat (Johanne filio Jaquemeti dou Feyat quondam), Jeannin Michala (Johannado Mychala), Pierre de Pont (Petro de Ponte), Michad Mugner (Michado Mugneri), Pierre Larsat (Petro Larsat), Jean de Lestro (Johannis de Lestro), Jacod Chapot (Jacodi Chapot), Catherine Relita (Caterine Relite), Rolet Michala (Roleti Mychala), Jacquemet Larsat (Jaquemeti Larsat), Jean Thome (Johannis Thome), son fils Guillaume (Vulliermi) et Jean Bergier (Johanni Bergier), en échange de 2 florins d’or. En outre, les acheteurs doivent verser une rente annuelle de 3 sous, payable à la Toussaint, au comte de Savoie et à ses descendants. Sont témoins Simondo Mistralis de Chamonix (Symondus Mistralis Campi muniti), Pierre de Chamonix (Petrus de Campis eiusdem loci), Jean de du Mollard de Vallorcine (Johannes de Molario de Valle Ursina), Jean Magnyri de la ville de Martigny (Johannes Magnyri de villa Martigniaci).

A. Original sur parchemin. Au dos, écriture du XVIIIe siècle « Original. 1390. Vente de l’alpéage de Catogne à plusieurs particuliers par Michel Virimangy, qu’il tenoit par acquis de l’eveque Guichard par acte du 11 août 1373 ». 244×310 mm. Cote A. C. Sion « C. 47 ». Les Jeurs/Trient 7.

B. Copie authentique et figurée de A, sur parchemin, collationnée le 3 juillet 1760 à Martigny par Jean Joseph Ganioz et Pierre Gard, notaires ; cf. au bas de la copie, « Nos subsignati notarii fidem facimus praesentem copiam esse extractam a suo vero et proprio originali sano et integro signetoque supradesignato munito quod vidimus, palpavimus et perlegimus et cui hanc copiam praevia assidua collatione per nos facta conformem esse testamur ; in cuius rei fidem subscrimur die tertia mensis jullii anni millesimi septingentesimi sexagesimi in villa Martigniaci » et signatures « Johannes Josephus Ganioz notarius » et « Petrus Gard notarius publicus ». 272×400 mm. Cote A. C. Sion « C. 48 ». Les Jeurs/Trient 8.

C. Copie du XVIIIe siècle, ff. 3-3v d’un cahier de 4 folios de papier contenant : 1° la copie d’un acte du 19 septembre 1380. 2° Celle d’un acte du 22 juillet 1381. 3° Celle du présent acte du 6 juillet 1390. 4° Celle d’un acte du 1er avril 1391, indiction 14. Les Jeurs/Trient 3 (3-3).

 

In nomine Domini, amen. Anno eiusdem millesimo CCCo nonagesimo indictione decima tertia cum eodem anno, sumpta die sexta mensis jullii, in parochia Martigniaci loco dicto ou pissiout in domo Mychadi Virymangy, coram me notario publico et testibus infra scriptis, propter personaliter constitutis predicto Mychado Virymangy ex una parte, et Perreto Trolero, Johanne eius filio, Johanete de Lormez, Petro Chapot, Johanne filio Jaquemeti dou Feyat quondam, Johannado Mychala, Petro de Ponte, Michado Mugneri et Petro Larsat, eorum et nomine Johannis de Lestro, Jacodi Chapot, Caterine Relite, Roleti Mychala, Jaquemeti Larsat, Johannis Thome et Vulliermi eius filii ex altera. Prefatus siquidem Mychadus Virymangi non vi non dolo non metu inductus sed sciens, prudens, spontaneus et de suo jure bene certificatus ut asserit, dedit, vendidit et titullo pure et perfecte venditionis tradidit, cessit et concessit in perpetuum pro se et suis heredibus et successoribus et eorum causam habentibus quibuscumque, prefatis Perreto Trolero, Johanni eius filio, Johanneto de Lormez, Petro Chapot, Johanni filio Jaquemeti dou Feyat quondam Johannodo Michala, Petro de Ponte, Mychado Mugeri, Petro Larsat et Johanni Bergier ibidem presentibus et ementibus et dictam venditionem solempni stipulatione recipientibus suis et quibus supra nominibus et eorum heredibus et successoribus quibuscumque et eorum causam habentibus vel pro illis quibus dare, vendere seu modo alio alienare voluerint in testamento vel extra. Videlicet quoddam alpagium per ipsum Mychadum Virymangy jamdudum est acquisitum a reverendo in Christo patre domino Guichardo sedunense episcopo quondam ut constat per quamdam chartariam cancellariae sedunensis manu Petri de Lyon dicti Guion inde factam die undecima mensis augusti anno Domini Mo CCCmo LXXo tertio. Et hoc pro pretio duorum florenorum auri boni et ponderis semel solutorum per dictos emptores in bona pecunia data tradita numerata et soluta dicto Michado venditori exceptioni dicte pecunie non habite non recepte non tradite non numerate et non solute omnino renuncianti, et pro tribus solidis maurisiensibus reddittus annualis in festo omnium sanctorum annualiter persolvendis per dictos emptores et suos quos supra domino nostro Sabaudie comiti et suis. Devertiensque se et suos idem venditor de dicto alpagio superius vendito, dictosque emptores et suos quos supra per traditionem chartarie superius memorate corporaliter investiendo, promictensque insuper idem Mychadus venditor pro se et suis quibus supra et per juramentum suum super sancta Dei evangelia corporaliter prestitum et sub obligatione omnium bonorum suorum quorumcumque presentium et futurorum predictum alpagium ut supra venditum cum suis juribus rationibus et pertinentiis quibuscumque contra omnes et ab omnibus in judicio et extra dictis emptoribus et suis perpetue manutenere, deffendere et garentire et contra premissa vel aliquid de premissis non facere, dicere vel venire per se vel per alium aliqualiter in futurum, sed ea omnia et singula rata, grata, firma et valida habere tenereque inviolabiliter penitus observare. Renunciansque in hoc facto idem venditor vi sui jam prestiti juramenti omni exceptioni doli mali vis metus in factum conditioni sine causa vel ex iniusta causa et omni juridicenti generalem renunciationem non valere nisi precesserit specialis.

In quibus premissis omnibus fuerunt testes presentes vocati et rogati qui sic vocantur Symondus Mistralis Campi muniti, Petrus de Campis eiusdem loci, Johannes de Molario de Valle Ursina, Johannes Magnyri de villa Martigniaci, et ego Johannes Bettex de Martigniaco, sedunensis dyocesis auctoritate imperiali notarius publicus qui rogatus hanc cartam levavi manuque mea propria scripsi, in formam publicam redegi signoque meo solito signavi in testimonium veritatis omnium premissorum.

(seing manuel : dessin d’une étoile avec des croix pattées)

Traduction :

Au nom du Seigneur, amen. En l’année 1390, indiction treizième de la même année, le six du mois de juillet, dans la paroisse de Martigny, au lieu-dit ou pissiout, dans la demeure de Michad Virimangi, devant moi, notaire public, et devant les témoins inscrits plus bas, étant présents en personne le susdit Michad Virimangi d’une part, et Perret Trolero, son fils Jean, Jeannet de Lormé, Pierre Chapot, Jean fils de Jacquemet du Feyat jadis, Jeannin Michala, Pierre du Pont, Michad Mugneri et Pierre Larsat,en leur nom et en celui de Jean de Lestro, Jacod Chapot, Catherine Laissé, Rolet Michala, Jacquemet Larsat, JeanThome et son fils Guillaume d’autre part. Le susdit Michad Virimangi, en vérité, conduit ni par contrainte, ni par tromperie,ni par crainte, mais sage, prudent, de son propre gré, et bien sûr de son bon droit comme il revendique, donne et vend, par un titre de vente en bonne et due forme, en son nom et en celui de ses héritiers, successeurs et de tous leurss partisans, a remis, cédé et concédé à perpétuité aux susdits Perret Trolero, son fils Jean, Jeannet de Lormé, Pierre Chapot, Jean fils de Jacquement du Feyat jadis, Jeannin Michala, Pierre du Pont, Michad Mugeri, Pierre Larsat et Jean Bergier, présents ici-même et achetant et acceptant la dite vente par promesse solennelle, pour eux et pour ceux nommés plus haut et pour tous leurs héritiers et successeurs et partisans ou pour ceux à qui ils voudraient donner, vendre ou aliéner d’une autre façon par testament ou autrement, un alpage, acquis longtemps auparavant par Michad Virimangi lui-même, du révérend père dans le Christ, le seigneur Guichard, évêque de Sion autrefois, comme cela est attesté par une charte de la chancellerie de Sion de la main de Pierre de Lyon, dit Guion, faite le 11e jour du mois d’août en l’an 1373. Et ce, pour le prix de deux florins d’or et de bon aloi payés une fois par les dits acheteurs en bon argent donné, transmis et payé au dit Michad, vendeur, et pour trois sous de rente annuelle qui doivent être payés annuellement à la Toussaint par les dits acheteurs et les leurs pour notre seigneur le comte de Savoie et les siens. Le même vendeur, se détournant lui et les siens du dit alpage vendu plus haut, et investissant réellement les dits acheteurs et les leurs nommés plus haut par tradition de la charte rappelée plus haut, et le même Michad, vendeur, promettant en outre pour lui et pour les siens, par son serment prêté réellement sur les saints Évangiles de Dieu et sous l’obligation de tous ses biens et de tous ceux des présents et à venir, défendre et garantir aux dits acheteurs et aux leurs, le susdit alpage tel que vendu plus haut avec ses droits, ses raisons et toutes ses dépendances, contre tous et de tous, en justice ou ailleurs, et de ne pas agir, dire ou en venir contre les promesses ou au sujet des promesses par lui ou par un autre à venir en quelque sorte, mais de les considérertoutes et chacune pour justes, acceptées, solides et valides, et de les tenir et les observer totalement inviolablement ; et renonçant sur ce fait le même vendeur, par la force de son serment déjà prêté, à toute exception de fraude, dommage, violence et crainte, sur le fait de la condition, à ce que la renonciation générale n’ait pas de valeur pour le juge sans raison ou pour une raison injuste, si une renonciation spéciale ne précède. À ces toutes promesses furent témoins les présents appelés et convoqués, qui s’appellent Simondo Mistralis de Chamonix, Pierre de Chamonix, Jean du Mollard de Vallorcine, Jean Magnyri de la ville de Martigny, et moi Jean Bettex de Martigny, notaire public du diocèse de Sion par l’autorité impériale, qui, requis, ai établi cette charte et l’ai écrite de ma propre main, l’ai rédigée dans cette forme publique et l’ai signée de ma marque accoutumée en témoignage de la vérité de toutes ces promesses.